ADELE VIRET QUARTET

L'Astrada de Marciac, mardi 23 juillet 2024

Chronique d'Annie Robert / Photographies : tous droits réservés

Adèle Viret quartet
Adèle Viret quartet

Adèle Viret quartet; ils en ont des choses à nous raconter ces jeunes gens, de belles choses, délicates, gracieuses, puissantes. Du liquide en grappe, de la musijazz de chambre pleine de malice, de délices, des horizons méditerranéens ou des ciels bas, de la pluie ou des bulles de mer.

 

Ils en ont de la complicité ces jeunes gens, une façon de se faire confiance simplement et de façon évidente, en laissant naviguer la ligne basse du piano au violoncelle, de chercher les limites de leurs instruments, de créer des duos, des trios, de s'amuser des orages, des équinoxes, des mélodies rêvées et même du chant léger.

 

Audacieux mais modestes, créatifs mais sérieux, innovants mais présents. Ils sont presque agaçants de tant de talents !

 

Adèle Viret au violoncelle, mène ce quartet singulier dans sa composition, du haut de ses 25 ans et ce n'est pas une totale inconnue. Fille de Jean Philippe Viret, contrebassiste célèbre, biberonnée au jazz et à la musique de chambre, on l’a déjà entendue aux côtés de Magic Malik, de l’ONJ des jeunes ou d'Aka Moon ! Elle bénéficie du soutien de Jazz Migration qui se trompe rarement dans ses choix.

Bandeau Jazz Migration #9
Jazz Migration #9

Et pour ce projet tout neuf intitulé « Closed to the water » elle s'appuie sur son frère Oscar Viret à la trompette, sur Wajdi Riahi au piano, et sur Pierre Hurty à la batterie, tous remarquables d'intelligence et d'adaptation. Voilà un quartet où ça joue ensemble, au service du propos, de la musique et de la couleur choisie, un quartet à chacun respecte et entend le discours de l'autre, l'accueille et le mélange au sien en le bonifiant.

 

Ils créent dès le départ du set une atmosphère intime avec une recherche de sons filés, invitant à une promenade et installent peu à peu le « son » du groupe. Voici un jazz réarrangé et remodelé en grands traits sombres d’archet ou en pizz délicats, en impros brillantes de piano et en une batterie déliée, soutenue et sans afféterie. De la musique à la fois écrite et libre.

Adèle Viret. Photographie © Roger Vantlit
Adèle Viret. Photographie © Roger Vantlit

 

Il se devine dans leur manière de jouer à tous les quatre, chacun avec la singularité de son instrument, des heures de travail bien sûr, mais une culture musicale bien large et du déparasitage dans leurs envies et leur ego. Il leur a sans doute fallu trier, renoncer et laisser venir ensuite...

 

Les morceaux oscillent entre une tendre douceur complice, des moments à minima épurés où seul le son compte et une vraie force de cavalcade. Des éclairages de musique du monde voisinent avec des traits symphoniques de musique de film.

 

 

Adèle Viret
Adèle Viret

 

Un vrai journal de bord tout à fait cohérent comme dans Made in et Novembre où le duo fraternel se rapproche, mêlant heureusement leurs timbres singuliers, une vraie partition à quatre sur Courbes, ou Horizons où le groove léger mais bien présent le dispute à des répétitions entêtées.

 

Le violoncelle d'Adèle Viret explore tous les possibles de son instrument, archet et pizz bien sûr, mais rythmes de guitare et accords également.

 

 

Hors du cadre conventionnel ou de la structure habituelle qu'elle soit jazz ou classique, les morceaux se déploient comme des rubans, toujours vers l'avant, toujours sur le fil, jamais identiques jamais en rond.

 

Et plusieurs finaux en suspens sont des modèles du genre.

 

On sort de ce concert vivifié, touché par tant d'intelligence sensible mais rassuré aussi d'entendre un groupe capable de création, d'originalité, qui ne cède ni à la virtuosité creuse et encore moins au patrimoine figé.

 

Ils en ont de l'avenir ces jeunes gens !

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